Page:Darboy - Œuvres de saint Denys l’Aréopagite.djvu/270

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

désirer déjà le bonheur de participer et de s’unir à Dieu ; mais passant successivement du bien au mieux, du mieux à ce qui est plus saint encore, et consommant son initiation, il s’élèvera pieusement, et selon l’ordre, jusqu’au sein de la majesté infinie. Le symbole de cette dépendance si bien ordonnée se trouve dans le respect craintif du catéchumène, et dans la conscience qu’il a de sa faiblesse : c’est pourquoi il réclame un patron qui veuille le présenter au pontife. Ainsi préparé, l’éternelle béatitude daigne se communiquer à lui ; elle le marque, pour ainsi dire, du sceau de sa lumière, le divinise, et le rend digne de l’héritage céleste et de la société des élus. Tout ceci est figuré par le signe de croix qui est fait sur le baptisé, et par l’inscription de son nom sur le livre sacré parmi les noms de ceux qui sont appelés au salut. Du reste, figurent ensemble sur cette liste l’initié et celui par lequel il fut amené à la vérité et à la vie : l’un comme disciple affectueux et fidèle d’un maître bienveillant et pieux, l’autre comme guide assuré qui ne s’écartera pas des voies que Dieu a tracées.

V. Mais il est impossible que les contraires se réunissent en un même sujet ; et celui qui est en communion avec l’unité, s’il tient à se maintenir dans cet heureux état, ne saurait vivre en même temps d’une vie opposée : qu’il se sépare donc absolument de ce qui pourrait rompre l’unité. C’est ce qui est mystérieusement enseigné par les cérémonies du baptême, où le catéchumène est dépouillé, pour ainsi dire, de sa vie antérieure et arraché sans pitié à toutes ses affections : car sans vêtements, sans chaussure, placé en face de l’occident, il étend les mains pour renier toute participation avec la malice et les ténèbres, il