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toutes choses vaines, elles tournent leur activité vers l’être véritable, et entrent en participation de son éternelle et sainte principauté.

Le nom sacré des vertus me semble indiquer cette mâle et invincible vigueur qu’elles déploient dans l’exercice de leurs divines fonctions, et qui les empêche de faiblir et de céder sous le poids des augustes lumières qui leur sont départies. Ainsi portées avec énergie à imiter Dieu, elles ne font pas lâchement défaut à l’impulsion céleste ; mais contemplant d’un œil attentif la vertu sur-essentielle, originale, et s’appliquant à en reproduire une parfaite image, elles s’élèvent de toutes leurs forces vers leur archétype, et à leur tour s’inclinent, à la façon de la divinité, vers les essences inférieures pour les transformer.

Le nom des célestes puissances, qui sont de même hiérarchie que les dominations et les vertus, rappelle l’ordre parfait dans lequel elles se présentent à l’influence divine, et l’exercice légitime de leur sublime et sainte autorité. Car elles ne se livrent pas aux excès d’un tyrannique pouvoir ; mais s’élançant vers les choses d’en haut avec une impétuosité bien ordonnée, et entraînant avec amour vers le même but les intelligences moins élevées, d’un côté elles travaillent à se rapprocher de la puissance souveraine et principale ; et de l’autre, elles la réfléchissent sur les ordres angéliques par les admirables fonctions qu’il leur est donné de remplir. Ornée de ces qualités sacrées, la seconde hiérarchie des esprits célestes obtient pureté, lumière et perfection en la manière que nous avons dite, par les splendeurs divines que lui transmet la première hiérarchie, et qui ne lui viennent ainsi qu’au second degré de leur manifestation.