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chaque intelligence, selon sa dignité propre, la connaissance des mystères ineffables ; elle éclaire aussi, et, par la pureté qu’elle donne, permet aux esprits de contempler au grand jour de cette lumière suréminente les choses qu’ils n’avaient point encore vues ; enfin elle les perfectionne en les confirmant dans la claire intuition des plus magnifiques splendeurs.

IV. Telle est, autant que je puis savoir, la première hiérarchie des cieux ; rangée comme en cercle autour de la divinité, elle l’environne immédiatement, et, parmi les joies d’une connaissance permanente, elle tressaille dans la merveilleuse fixité de cet élan sublime qui emporte les anges. Elle jouit d’une foule de suaves et pures visions ; elle brille sous le doux reflet de la clarté infinie ; elle est nourrie d’un aliment divin, tout à la fois abondant, puisque c’est la première distribution qui s’en fait, et réellement un, et parfaitement identique, à cause de la simplicité de l’auguste substance. Bien plus, elle a l’honneur d’être associée à Dieu, et de coopérer à ses œuvres, parce qu’elle retrace, autant que peut la créature, les perfections et les opérations divines. Elle connaît d’une façon suréminente plusieurs ineffables mystères, et entre, selon sa capacité, en participation de la science du Très-Haut. Effectivement la théologie a enseigné à l’humanité les hymnes que chantent ces sublimes esprits, et où l’on découvre l’excellence de la lumière qui les inonde : car, pour parler le langage terrestre, quelques-uns d’entre eux répètent avec le fracas des grandes eaux : Bénie soit la gloire de Dieu du saint lieu où il réside[1] ! Et d’autres font retentir

  1. Ezech., 3, 12.