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core un ange qui annonça la bonne nouvelle aux bergers purifiés par le repos et le silence de la solitude, tandis que les chœurs de l’armée céleste enseignaient aux hommes cet hymne de gloire tant répété dans l’univers. Mais, élevant les yeux vers des révélations plus sublimes encore, j’observe que le principe sur-essentiel des substances célestes, le Verbe, en prenant notre nature sans altération de la sienne, ne dédaigna pas d’accepter l’ordre de choses établi pour l’humanité ; même il se soumit docilement aux prescriptions que Dieu son Père lui intima par le ministère des esprits. Ainsi c’est un ange qui fit connaître à Joseph la volonté divine touchant la fuite en Égypte, et également sur le retour en Judée[1]. Et toute la vie du Seigneur offre le spectacle de la même subordination ; car vous connaissez trop bien la doctrine de nos traditions sacerdotales pour que j’aie besoin de vous rappeler qu’un ange fortifia Jésus agonisant[2], et que le Sauveur lui-même fut appelé ange du grand conseil[3], lorsque, pour opérer heureusement notre rédemption, il prit rang parmi les interprètes de la Divinité ; car, comme il dit en cette qualité, tout ce qu’il avait appris du Père, il nous l’a manifesté.

  1. Matth., cap. 2.
  2. Luc., 22, 43.
  3. Isaiæ, 9.