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INTRODUCTION.

texte les plus importants[1]. Outre ce travail, qui atteste et son estime et son amour pour l’Aréopagite, il composa divers écrits, où apparaissent les mêmes sentiments. Ainsi il reproduit les considérations du livre de la Hiérarchie ecclésiastique dans son traité de la Mystagogie, ou explication des cérémonies sacrées. Dans son commentaire sur l’Écriture, il définit et caractérise le mal, comme avait fait saint Denys, et enseigne qu’on y échappe par la connaissance et l’amour accordés toujours à l’homme qui s’est purifié : ce qui rappelle les doctrines de la Théologie mystique[2].

Mais le plus beau titre de gloire que saint Denys se soit créé en Orient, c’est saint Jean Damascène, dont il fut le maître par ses écrits : car les hommes sont ce que les fait leur étude. Or, d’une part, Jean de Damas s’est acquis un grand nom dans la science théologique, et de l’autre, il avait en haute estime, il connaissait à fond, et reproduisait saint Denys l’Aréopagite.

L’érudition de Jean, sa justesse et sa force d’esprit, la précision et l’exactitude de son style sont louées par tous les critiques. Il a véritablement dépassé les théologiens ses prédécesseurs, et il a ouvert une route nouvelle à ceux qui vinrent après lui. Génie ferme et organisateur, il réduisit la doctrine chrétienne en système complet, et gratifia l’Orient de cette méthode puissante que saint Anselme devait bientôt faire connaître à l’Occident, sous le nom de scholastique. Aussi Antoine Arnaud et le ministre Claude n’ont pas craint de prononcer qu’il fut le saint Thomas des Grecs du Bas-Empire. C’est ainsi que la postérité a jugé Jean de Damas.

Ses œuvres sont réellement une encyclopédie, où toutes les connaissances ont trouvé place, depuis la science élémentaire des langues jusqu’aux plus relevés enseignements de la foi. Ses principaux écrits, réunis sous le titre

  1. Ces notes sont souvent jointes au texte de saint Denys.
  2. Opera Maximi ; Combefis, Paris, 1675.