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matériellement & juridiquement. L’inſurrection à jamais mémorable du 10 août, cette inſurrection ſainte & mille fois heureuſe a levé tous les maſques, a défillé tous les yeux. Aujourd’hui il n’y a plus de partage d’opinion dans la capitale ; demain il n’y en aura plus dans l’Empire. Déjà le commandant-général & nombre de traîtres également convaincus, fugitifs, avouant tout, ſaiſis les mains pleines de preuves accablantes de leur ſcélérateſſe, ont pavé la trahiſon, de leurs têtes. Les preſſes contre-révolutionnaires qui, du ſein de Paris, ont vomi dans l’Empire tant de calomnies & de libelles, ſont conſumées, & leurs caracteres diſperſés & jettés au vent. Une commiſſion proviſoire des 48 ſections a remplacé le conſeil général de la commune. L’inſurrection a eu ſa municipalité, & l’aſſemblée nationale a ſanctionné, au milieu des applaudiſſemens, ce ſupplément devenu ſi néceſſaire de la révolution du 14 juillet. Les juges de paix, le département, les miniſtres ſont deſtitués. Le roi eſt ſuſpendu, Louis XVI eſt en ôtage à la tour du Temple.

Le peuple français a nommé de nouveaux miniſtres par l’organe de ſes repréſentans. Dans le danger de la patrie, je n’ai pu refuſer de leurs mains les ſceaux de la nation & un miniſtere qui aupara-