Page:Danton - Aux tribunaux.djvu/11

Cette page a été validée par deux contributeurs.
(11)

des gardes du corps, à Coblentz ; qu’il eſt prouvé par un plan concerté entre ſes miniſtres & quelques conſtituans, qu’ils trahiſſoit la nation ; & par les lettres de ſes deux freres, qu’il trahiſſois même ſes miniſtres & les conſtituans traîtres.

Dites leur, qu’il eſt prouvé que les mouvemens du 20 juin, dont Lafayette a fait tant de bruit, ont été excités par lui-même ; que la cour n’attendoit que le moment de profiter de l’égarement d’une partie de la garde nationale & des ſuiſſes, pour ſe baigner dans le ſang du peuple ; que l’ordre donné par le commandant général Mandat, par Rulhieres, le commandant de la gendarmerie, prouve que les conjurés voyoient ſe lever ce jour comme le dernier des patriotes ; que le premier coup de canon devoit être tiré du château ; que le matin, Louis XVI avoit paſſé en revue les ſuiſſes & les gardes nationales qui s’y trouvoient, & s’étoit fait ſaluer de tous, par le cri de guerre de Coblentz, le ſeul cri de vive le roi !

Dites leur, que les ſuiſſes ſortoient au devant des Marſeillois ; que ceux-ci, attirés par des ſignaux de patriotiſme & des cris de vive la nation ! s’étoient portés au quartier des ſuiſſes & recevoient leurs embraſſemens ; que la place du