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CONTES DE NOËL

l’hermine, se cramponnait aux franges de sa ceinture.

L’attente devenait intenable. Le bandit sentait tous les yeux rivés sur lui, conscients de sa gêne, épiant ce qu’il allait faire. Ceux d’Hélène, par éclairs, se détournaient vers Koyakuk démasqué et piteux, le foudroyaient de leur dédain.

Le banquier seul recouvrait son calme, et nul ne remarquait, dans la confusion ambiante, qu’il tirait doucement un carnet de sa poche, y écrivait deux mots, et glissait le feuillet par la fente d’une fenêtre toute proche et légèrement soulevée.

Mais le mioche reprit, subitement distrait :

— Et le bel arbre ! Toutes ces boules et toutes ces images ! C’est toi aussi qui les a apportées ? Et en haut, qu’est-ce qu’on appelle ça ?

Machinalement l’apache leva les yeux et, pour la première fois, il aperçut sur l’arbre l’astre étrange qui le dominait. Cela lui donna un sursaut. D’où venait cette comète dont il ne savait rien ? Comment était-elle là, projetant ces rayons d’une blancheur crue, presque sinistre ? Elle semblait le fixer, le montrer du doigt, tourner vers lui le tremblotement de ses feux. Était-elle descendue pour lui de quelque monde occulte ? Comète, signe de malheur, qu’est-ce qu’elle lui