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CONTES DE NOËL

Elle lui tendit la main, sans remarquer l’éclair singulier, un peu triste, qui traversa, en la serrant, les yeux de l’artiste apprenti.

La famille Van Dighen était, vers les onze heures, assemblée dans le grand salon que dominait l’arbre enrubanné. La femme du banquier, belle personne d’allure distinguée, et sans un cheveu gris, lisait assise dans un fauteuil. L’aïeule, sur un divan, causait avec la vive Hélène. Le banquier, impassible, fumait son cigare, en songeant vaguement au travail de l’année finie.

À onze heures et demie précises, un bruit de grelots résonna. Hélène, courant à la fenêtre, annonça gravement :

— Voici le Père Noël !

C’était lui. Il entra, merveilleux dans son froc d’hermine bordé de velours rouge, constellé de paillettes, sa longue barbe neigeuse retombant jusqu’à sa ceinture. Un assistant l’accompagnait, en costume d’Esquimau : masque au nez écrasé, veste de peau de renne, hautes guêtres à courroies. Des paquets de formes diverses s’étageaient sur ses bras tendus.

Il y eut un instant de silence amusé. Puis, ayant salué, le Père Noël prit la parole.

— Le grand Esprit des régions du Nord, dit-il, m’envoie comme il l’avait promis, ha !