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LA COMÈTE

— Ça, mam’zelle, je ne peux pas vous le dire, c’est tout-à-fait contre mes ordres ; mais vous serez surprise, c’est sûr.

— Vous croyez ? rien ne me surprend. Ces colifichets, vous savez. Je vais vous dire ce qui me surprendrait, ce qui vaudrait la peine. C’est si Santa Claus, par exemple, m’apportait un charmant jeune homme qui se jetterait à mes pieds, qui me dirait que je suis belle, qu’il m’aime à la folie ; vous savez, comme au cinéma. Ça, ce serait une vraie étrenne. Mais les parents ne pensent pas à ces choses. Croiriez-vous qu’à mon âge je n’ai pas eu un amoureux ? Il faut que j’attende, paraît-il, que j’aie fait mon début. Mais moi, je serais prête à débuter tout de suite. Rapportez cela, tenez, aux Noëls Faciles.

L’employé, pour le coup, se dérida et se mit à rire.

— C’est pas bien dans notre ligne, dit-il, mais si on avait su, on aurait pu arranger ça. Et j’aurais demandé à accompagner Santa Claus.

— Vous feriez aussi bien qu’un autre, reprit-elle, le toisant. Vous n’êtes pas mal de mine, vos yeux me plaisent assez. Seulement, vous n’êtes pas expansif.