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LA MESSE DE FLORENT LÉTOURNEAU

rée, d’une vingtaine de pieds de long et de large, les murs tout couverts de frimas qui reluisait comme des petites étoiles. Il s’adonne à regarder à terre et, monsieur, qu’est-ce qu’il aperçoit ?

Au milieu de c’te grotte, éclairé par c’te lueur rouge, y avait un petit enfant couché sur une fourchetée de paille !

Il reste saisi, comme de raison. « Voyons, qu’il se dit, c’est-y le fret qui me donne la berlue ? » Il se frotte les yeux, il se secoue ; n’y a pas à dire, le petit était là : pas un bébé de plâtre ni de cire, un enfant en vie, qui grouillait.

Ça lui rappelle l’Enfant-Jésus couché comme ça dans la crèche des églises ; mais, à examiner celui-ci, il ne trouve pas qu’il ressemble à aucune image. Il avait sur la tête des petits cheveux crépus ; sa face toute maigrichonne était couleur de brique ; ses yeux avaient une drôle de reluisance, et son corps gigotait sans relâche, emmaillotté de langes tout noirs.

Florent restait là, hébété. « V’là un enfant, pense-t-il, qu’a pas l’air aimable ; ça me surprendrait qu’il aurait été baptisé. » Il a envie de l’approcher ; mais par hasard il relève la vue et v’là autre chose qui le surprend. Au long de la roche du fond, assis sur leurs pattes de derrière, il voit deux