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CONTES DE NOËL

fe-toi un peu. Dis-moi, personne ne t’a-t-il vu ?

— Personne ; ils étaient tous rendus quand j’ai passé dans la montée.

— Le temps est vilain, n’est-ce pas ?

— Oui, il fait un peu froid, mais j’ai des robes bien chaudes.

Ils se regardaient tendrement, comme éblouis de se revoir, avec pourtant une sorte d’hésitation, de gêne.

— Ça ne te coûte pas, au moins, de t’en venir avec moi ?

— Ça me coûte, comme de raison, rapport à ma famille, mais je suis décidée.

Il s’assit près du feu pendant qu’elle montait à sa chambre. Il l’entendait marcher au-dessus, s’activer, ouvrir les tiroirs. Dehors le vent hurlait ; la neige dure cinglait les carreaux.

Enfin elle descendit, son manteau sur le bras, portant des paquets pas bien gros qu’elle déposa sur une berceuse.

— J’y pense, dit-elle, je leur ai promis de mettre la table pour le réveillon. Je peux bien faire ça, il y a du temps.

Elle étendit une nappe toute blanche. Elle