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en dedans de moi-même ; dans la seconde, je n’ai aucun doute en montrant à qui je m’adresse, et cette partie commence à : ainsi parle… On pourrait bien encore admettre d’autres divisions, mais ce serait inutile parce que ce qui précède est très clair.


CHAPITRE XXXIX


Gentil pensiero che parla di vui

Dans ce sonnet, je fais deux parties de moi-même, suivant que mes pensées étaient partagées en deux. J’appelle l’une le cœur, c’est-à-dire l’appétit, j’appelle l’autre l’âme, c’est-à-dire la raison. Et je dis comment l’une parle à l’autre. Et, que le cœur doive s’appeler l’appétit et l’âme la raison, ceci paraîtra manifeste à ceux par qui il me plaît que ce soit compris.

Il est vrai que dans le sonnet précédent j’opposais le rôle du cœur à celui des yeux ; et cela paraît contraire à ce que je dis présentement.

C’est pourquoi je dis également ici que c’est le cœur que j’entends par l’appétit, parce qu’il