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dans leur compagnie qu’il s’est épris (on pourrait dire qu’il s’est énamouré) de la Philosophie[1]. Et il me paraît certain que celle-ci ne s’est emparée de lui qu’à une époque beaucoup plus avancée que celle où le poème nous conduit ici.

Au milieu de tout cela la Femme compatissante n’est plus qu’un épisode de jeunesse où l’entraînement des sens a dû prendre une part, moindre sans doute, que l’énervement qui suit les grandes douleurs.


CHAPITRE XXXVII


J’ai déjà signalé cet aveu du Poète, qu’il avait aperçu plus d’une fois sur le visage de Béatrice

  1. Il ne paraît pas que les Écritures, c’est-à-dire l’ancien ou le nouveau Testament, ni les Pères de l’Église, aient tenu grande place dans les études auxquelles Dante a consacré ces années de transition entre la mort de Béatrice (1289) et son entrée dans la vie publique (1295). Dans la Divine Comédie, il les célèbre avec éloquence, souvent avec onction ; mais on ne les voit pas apparaître ici.

    L’âme de Dante était profondément religieuse ; mais il ne semble pas avoir eu celle d’un dévot.