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Pendant ce temps, les premiers fragmens de son grand poème commençaient à se répandre dans la foule.

La vie qu’il menait alors se révèle à nous aujourd’hui par les œuvres que lui dictaient ce qu’on peut appeler ses idées fixes, c’est-à-dire la constitution monarchique de la Société civile sous le sceptre de l’Empire, à côté de la Société théocratique sous le pallium de la Papauté, l’ennoblissement de la langue vulgaire de son pays, le redressement d’une société confuse et dépravée, enfin la contemplation de la mort, à laquelle nous devons la Divine Comédie.

De la première partie de sa vie, il ne nous reste à peu près aucune trace qu’ait pu marquer l’attention ou le souvenir de ses contemporains. Il ne nous reste que la Vita nuova qu’il nous a laissée et que l’on pense avoir été composée en 1291 ou 1292, peut-être plus tard, mais certainement avant 1300.

On ne peut y ajouter que quelques poésies légères, et les études opiniâtres dont Il Convito nous fait la confidence[1]. Celles-ci doivent avoir rempli surtout le temps écoulé entre la mort de Béatrice et son accession au pouvoir.

C’est encore à cette époque de sa vie qu’appartient son mariage. Il s’est toujours tu sur la place que cette union avait pu tenir dans son cœur ou

  1. Il Convito, tratt. II, chap. XIII.