Ici la poésie, le sonnet, c’est-à-dire l’expression première, n’exprime que de vagues pressentimens sans aucune signification précise.
Dans la prose, c’est-à-dire dans la rédaction manifestement postérieure à la mort de Béatrice, nous voyons celle-ci formellement exprimée : « avec une courtoisie qui est aujourd’hui récompensée dans l’autre vie[1] ».
Ceci ne laisse donc aucun doute relativement à la date respective des deux rédactions.
Quant aux éclaircissemens relatifs au premier sonnet de Dante et aux réponses qui lui furent faites, on ne peut que répéter avec M. Melodia : « Cette pauvre Sphinx attendra encore son Œdipe. »
« C’était la première fois que sa voix frappait mes oreilles. » Il paraît donc que ce ne fut pas seulement un salut muet, et que Béatrice y joignit quelques paroles, peut-être un compliment banal que permettait seul la compagnie où elle se trouvait. Mais il faut bien peu de chose pour transporter un amoureux tel que Dante l’était alors.
- ↑ Per la sua ineffabile cortesia, la quale è oggi meritata nel gran secolo.