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SONNET I.

Il envoie ses vers à la dame qui l’avait détonrne de la pensée de Béatrice.

O mes paroles, qui courez par le monde, vous qui avez pris naissance lorsque je commençai à dire, pour cette Dame en laquelle je m’égarai : « Vous qui, par votre intelligence, faites mouvoir le « troisième ciel »,

Allez-vous-en à Elle, vous qui la connaissez, et en pleurant si fort qu’elle entende nos sanglots. Diteslui : « Nous sommes vôtres ; donc vous ne nous verrez jamais vous être plus que nous ne sommes. »

Ne restez pas avec elle, car avec elle n’est pas Amour ; mais vaguez dans les environs avec une contenance triste, à la manière de vos anciennes sœurs ;

(Et) quand vous aurez trouvé des dames de mérite, prosternez-vous humblement à leurs pieds, en disant : « A vous nous devons faire honneur »