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SONNET III.

Amour lui indique une autre dame, pour lui servir d’égide coutre les curieux.

Chevauchaut avant-hier par un chemin, et tout pensif à cause de cette marche qui me déplaisait, je trouvai au milieu de la route, Amour, en habit léger de pèlerin.

Son air me parut misérable, comme s’il eût perdu sa puissance ; et il venait pensif et soupirant, et la tête baissée pour ne voir personne.

Lorsqu’il m’aperçut, il m’appela par mon nom, et dit : « Je viens d’un endroit éloigné où ton cœur était par ma volonté ;

Et je l’ai retiré pour lui procurer un nouveau plaisir. » Alors je pris de lui une si grande pitié, qu’il disparut, sans que je pusse savoir comment.