LIVRE DEUXIÈME.
On a vu, dans la note du sonnet XII du livre précédent, que Vanna (Giovanna), la dame de Guido Cavalcanli, élait appelée par Dante Primarera. Est-ce la même que celle à qui est adressée cette ballade ? ou la Primavera de cette pièce est-elle une des assez nombreuses femmes qui vinrent, dans la vie du poête, faire brèclu au souvenir de Béatrice ? Nous pencherions volontiers pour cette dernière hypothèse, attendu que le ton d’amour qui règne dans ces vers est très-décidé, et qu’il n’est pas probable que Dante ait voulu marcher sur les brisées du premier de ses amis. — Quoi qu’il en soit, cette pièce est charmante ; une fraîcheur toute gracieuse vous arrive à la lecture de ces expressions neuves et délicates, et on se prend à regretter que certains passages de ce recueil, plus philosophiques, mais plus arides, ne soient pas de la même famille que cette délicieuse ballade. (Voir la noie de la ballade III de ce livre.)