CANZONE IV.
A de jeunes Dames, sur les désastres causés en lui par Amonr.
Je suis ennuyé de moi si excessivement, que la pitié me cause autant de peine que le martyre. Je suis malheureux parce que, avec douleur et contre mon gré, je sens se recueillir le souffle du dernier soupir dans ce cœur, que de beaux yeux ont frappé, quand Amour le perça de ses mains pour m’amener à ce point, qu’il me brise. Malheureux que je suis ! combien de (regards) suaves, affables et doux se lèveront sur moi, — quand ils commenceront ma mort qui, à cette heure, m’est si déplaisante, — disant : « Notre lumière apporte la paix. »
— « Nous donnerons la paix au cœur chéri de vous, » disent parfois à mes yeux ceux de la belle Dame ; mais c’est pour que je découvre ensuite dans leur langage que, par la force d’Elle, ma pensée m’était déjà ravie tout entière. Avec les insignes d’Amour ils (les yeux de la Dame) se sont tournés