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CHANT DIX-SEPTIÈME

glaça d’effroi. Je vis bientôt de nouveaux feux et j’entendis d’autres plaintes ; je me ramassais, en tremblant sur moi-même : je connus alors que je m’étais rapproché d’un lieu où des tourments plus affreux commençaient à m’environner.

Un faucon qui, après s’être élancé avec légèreté, a longtemps parcouru les plaines de l’air, sans être rappelé et sans avoir vu aucune proie, fatigué de sa course pénible, et bientôt intimidé par le fauconnier sévère qui lui crie : « Comment, tu reviens ! » descend en tournoyant, et s’abat, plein de colère et de dépit, loin de son maître ; ainsi Géryon nous amena au pied de la roche ruinée, et, après nous avoir déposés à terre, s’éloigna comme la flèche que la corde vient de lancer.