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Voici ma réponse : « Je crois en un seul Dieu éternel, qui met le ciel en mouvement, et qui demeure immobile lui-même, plein d’amour et de charité.

« Je n’ai pas seulement des preuves physiques et métaphysiques de son existence ; j’en trouve la vérité qui pleut par Moïse, par les prophètes, par les psaumes, par l’Évangile, et par vos ouvrages, ô vous qui écrivîtes, après que l’Esprit-Saint vous eut donné la vie.

« Je crois en trois personnes éternelles ; je les regarde comme une essence parfaitement une, et comme une telle Trinité, qu’on peut dire de l’essence de chacune de ces personnes : Elles sont, et elle est.

« Plus d’un texte de l’Évangile empreint encore mon esprit de cette existence divine dont je te parle.

« Voilà le principe de ma foi, voilà l’étincelle qui se dilate en une flamme plus vive, et qui brille en moi comme une étoile dans le ciel. »

Souvent le maître satisfait d’une heureuse nouvelle que vient de lui apporter son serviteur, l’embrasse en le félicitant, aussitôt qu’il s’est tu ; ainsi la lumière apostolique qui m’avait interrogé, quand j’eus cessé de parler, tourna trois fois autour de moi, en me bénissant dans ses chants, pour me manifester à quel point cette réponse lui avait été agréable.