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être devenue claire et perçante ; mais, avant que tu t’imprimes en lui, regarde en bas, et mesure l’espace sous tes pieds, afin que ton esprit se présente, aussi purifié qu’il peut l’être, à la foule triomphante qui habite ce ciel arrondi. »

Je parcourus de l’œil les sept sphères, et je vis la terre telle, que je souris de son peu d’étendue. J’approuve celui qui méprise ce globe ; et l’homme qui pense à d’autres biens est, selon moi, doué d’une vraie prudence.

Je vis la fille de Latone : elle n’offrait pas ces ombres qui m’avaient fait croire qu’elle était traversée par des corps clairs et obscurs. Je supportai la vue de ton fils, ô Hypérion ! j’observai comment se mouvaient autour de lui, et dans son voisinage, Maïa et Dioné : ensuite je considérai Jupiter, qui tempère la froidure de son père et la chaleur de son fils, et je m’expliquai facilement les variations qu’ils éprouvent.

Les sept sphères m’apparurent dans toute leur grandeur, dans toute leur vélocité, et à la distance respective qui les sépare ; enfin, du haut des éternels Gémeaux, je vis ce petit point qui nous rend si orgueilleux, je distinguai ses montagnes et ses mers, et je tournai ensuite les yeux vers les yeux étincelants.