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Je vis encore près d’elle un géant qui semblait veiller à sa garde… (P. 261.)

CHANT TRENTE-DEUXIÈME


S es yeux immobiles étaient si attentifs à satisfaire la soif de dix ans, que mes autres sens étaient restés sans action, et ils se fixaient, murés, sur cet objet, avec une telle avidité, qu’aucun autre ne pouvait les occuper, tant ce sourire divin avait su les attirer dans son ancien filet. Je fus forcé par les femmes sacrées de me tourner à gauche, parce que je les entendis me dire : « Tu regardes trop fixement, » et cette disposition incommode qui se trouve dans les yeux frappés par l’éclat du soleil, me priva quelque temps de la faculté de voir ; mais quand les