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… Je m’arrêtai au milieu de cette montagne… (P. 8.)


CHANT DEUXIÈME



L e jour commençait à disparaître, et l’air plus rembruni appelait au repos les habitants de la terre. Moi seul je me préparais à soutenir la fatigue d’une pénible route, et les émotions de la pitié, que va retracer mon esprit fidèle. Ô muses, ô intelligences sublimes, secondez-moi ; ô mémoire qui écrivis ce que j’ai vu, c’est ici que tu manifesteras ta noblesse ! Alors je parlai ainsi : « Poète qui me guides, dis-moi si mon courage peut suffire à la haute entreprise dans laquelle tu m’engages : tu m’apprends que le père de Sylvius, vivant, et avec un esprit capable de sentir,