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CHANT DOUZIÈME.

34. Comme à main droite, pour monter au mont où est l’église qui [17], au-dessus du Rubaconte [18], domine la bien guidée [19],

35. La roideur de la pente est adoucie par des degrés, qui furent faits en cet âge où sûrs étaient les comptes et les mesures [20] ;

36. Ainsi s’adoucit la rampe, qui rapide descend de l’autre cercle [21] ; mais, des deux côtés, elle rase la haute roche.

37. Pendant que là nous nous acheminions, Beati pauperes spiritu [22] des voix chantèrent, de telle façon qu’aucune parole ne l’exprimerait.

38. Ah ! combien ces bouches sont différentes de celles de l’Enfer : ici parmi des chants l’on entre, là parmi d’atroces hurlements.

39. Déjà nous montions par les saints degrés, et il me semblait être beaucoup plus léger qu’auparavant je ne l’étais par un chemin uni.

40. D’où moi : — Maître, dis, quel poids de dessus moi a été ôté, qu’en allant je n’éprouve presque aucune fatigue ?

41. Il répondit : — Quand les P dont il reste encore quelque trace sur ton visage auront été, comme l’un d’eux, tout à fait effacés.

42. Tes pieds au bon vouloir seront tellement soumis, que, non-seulement ils ne sentiront point de fatigue, mais que ce leur sera un plaisir d’être poussés en haut.