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CHANT DOUZIÈME.

16. O Roboam [10], là ne menace point ton image, mais pleine d’épouvante l’emporte un char, avant que d’autres la poursuivent !

17. Le dur pavé montrait encore combien cher Alcméon [11] fit payer à sa mère le fatal ornement.

18. Il montrait comment les fils de Sennacherib [12] sur lui se ruèrent dans le temple, et comment mort ils le laissèrent là.

19. Il montrait la ruine et la cruelle vengeance qu’accomplit Tamyris [13], lorsqu’elle dit à Cyrus : « Tu as eu soif de sang, de sang je te gorge. »

20. Il montrait la déroute des Assyriens fuyant après la mort d’Holopherne, et aussi les restes du meurtre [14].

21. Je voyais Troie, amas informe de cendres et de cavernes. O Ilion, qu’abaissée et vile te montrait l’image qui se voit là !

22. De quel maître le pinceau ou le crayon retracerait-il les figures et les poses qu’admirerait là un esprit pénétrant ?

23. Morts paraissaient les morts, et vivants, les vivants. Qui vit le vrai, mieux que moi ne vit pas ce que foulèrent mes pieds, tandis que courbé je marchai.

24. Maintenant soyez superbes, et en avant d’un front altier, fils d’Ève ; et ne baissez point la tête pour voir votre sentier mauvais !