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CHANT NEUVIÈME.


CHANT NEUVIÈME


1. La concubine de l’antique Titon [1], sortant des bras de son doux ami [2], blanchissait déjà le faîte de l’Orient.

2. Son front resplendissait de gemmes [3] disposées selon la forme du froid animal qui avec sa queue frappe l’homme,

3. Et la nuit en montant avait, au lieu où nous étions, déjà fait deux pas, et, pour achever le troisième, elle abaissait ses ailes [4],

4. Lorsque moi, qui avais encore ce que je tenais d’Adam [5], vaincu par le sommeil, je m’inclinai sur l’herbe où tous cinq nous étions assis.

5. À l’heure où, près du matin, l’hirondelle commence ses tristes lais, peut-être au souvenir de ses premières plaintes [6],

6. Et où l’âme plus loin de la chair voyage, et moins entravée par le penser, dans ses visions est presque divine,