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LE PURGATOIRE.

16. Lorsque j’eus descendu trois pas seulement, je crois, je fus en bas, et j’en vis un qui me regardait, comme cherchant à me reconnaître.

17. C’était le temps où l’air déjà s’obscurcissait, mais non tant qu’il ne me laissât voir ce qu’il cachait auparavant [3].

18. Vers moi il s’avança, et je m’avançai vers lui : Noble juge Nino [4], quelle joie ce me fut quand je vis que point tu n’étais parmi les criminels !

19. Nul salut honorable entre nous ne fut omis ; puis il me dit : « Depuis combien de temps es-tu venu au pied du mont, par les lointaines eaux ? »

20. — Oh ! lui dis-je, à travers les lieux tristes ce matin je suis venu, et je suis dans la première vie, encore que l’autre ainsi allant j’acquière.

21. À peine ma réponse fut-elle ouïe, que Sordello et lui se murent en arrière, comme celui qui subitement se trouble.

22. L’un vers Virgile, et l’autre vers une ombre assise là, se tourna, criant : « Debout, Conrad [5] ! viens voir ce que Dieu par sa grâce a voulu. »

23. Puis vers moi se tournant : « Par cette gratitude singulière que tu dois à celui qui tellement cache son motif premier, qu’on ne le saurait atteindre,



6. Solo (re passi credo ch’io scendesse, E fui di sotte, e ridi un che mirava Pur me, cume conoscer mi volesse. 17. Tempo era già che l’aer s’annerava, Ha non si, che Ira g>i occhi suoi e’miei Non dichiarasse ci6 che pria serrava. 18. Ver me si fece, ed io ver lui mi fei : Giudice Kin gentil, quanto mi piacqfie, Quando ti vidi non esser tra’rei ! l9.Ni : lIo bel salutar Ira noi si tacque : Pui dimandô : Quant’è che lu venisli Appiê dsl monte per le lonlane acque ? 20.Oh ! dissi lui, per entro i luoghi tristi Venni stamane, e sono in prima vita, Ancor che l’ altra si andando acquisli. 21. E me fu la mia risposta udita, Sordello ed egli indietro si raccolse. Corne génie di subito smarrita. 22. L’uno a Virgilio, e Y altro ad un si volse Che sedea U, gridando : Su, Gurrado, Vieni a veder che Dio per grazia volse ! SS.Poi ToHo a me : Per quel sinj ular gnido Che tu dêi a colui, che si nasconde. Lo f uo primo perché, che non gii è gnado