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LE PURGATOIRE.


CHANT HUITIÈME


1. Il était déjà l’heure qui des naviguants attendrit le cœur, et tourne le désir vers le jour où ils dirent à leurs doux amis adieu,

2. Et d’amour aiguillonne le voyageur nouveau, si dans le lointain il entend la cloche qui semble pleurer le jour mourant,

3. Lorsque je commençai à tendre vainement l’ouïe, et je vis une des âmes qui, debout, de la main demandait qu’on l’écoutât.

4. Elle vint et leva les deux mains, fixant les yeux vers l’Orient, comme si elle eût dit à Dieu : « De toi seul j’ai souci. »

5. « Te lucis ante [1] » si dévotement proféra sa bouche, et avec une si douce mélodie, que j’en fus hors de moi.

6. Et d’autres ensuite, avec la même douceur et la même dévotion, la suivirent durant l’hymne entière, les yeux élevés vers les sphères célestes.