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CHANT SEPTIÈME.

15. « Mais vois déjà comme le jour décline, et monter de nuit ne se peut ; ainsi il est bon de penser à un gîte commode.

16. « À droite sont des âmes là retirées : si tu y consens je te conduirai vers elles, et non sans plaisir les connaitras-tu. »

17. — Comment cela ? fut-il répondu. Qui voudrait monter de nuit, l’en empêcherait-on ? ou ne le pourrait-il ?

18. Le bon Sordello traça du doigt une ligne à terre, disant : « Vois, seulement cette ligne, tu ne la franchirais pas, après le départ du soleil :

19. « Non qu’autre chose, t’empêchât de monter que les ténèbres de la nuit : avec la puissance elles ôtent le vouloir.

20. « Elles permettraient cependant de redescendre et de parcourir la côte, en errant çà et là, pendant que l’horizon est fermé au jour. »

21. Alors mon Seigneur, comme étonné : — Conduis-nous donc, dit-il, là où tu dis qu’avec plaisir on peut séjourner.

22. Peu loin de là nous étions, quand je m’aperçus que le mont était creusé, comme sont ici creusés les vallons.

23. « Nous irons, dit l’ombre, là où la côte forme un enfoncement, et nous y attendrons le jour nouveau. »