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LE PARADIS.

41. Oh ! combien la parole est courte, et combien faible près de ma pensée ! Et celle-ci, près de ce que je vis, est telle, que « peu » ce n’est pas assez dire.

42. O lumière éternelle, qui seule en toi reposes [16], seule te connais, et, connue de toi et te connaissant [17], t’aimes et te souris !

43. Ce triple cercle [18], qui paraissait se produire en toi comme un rayon réfléchi, regardé un peu par mes yeux tout autour,

44. Au dedans de soi me parut offrir de sa propre couleur [19] notre image peinte, là où toute ma vue était plongée.

45. Tel que le géomètre qui tout entier s’applique à mesurer le cercle, et, pensant, ne trouve point ce principe [20] dont il a besoin ;

46. Tel étais-je à cette vue nouvelle ; je voulais voir comment l’image convient au cercle, et comment elle y a son lieu ;

47. Mais point n’auraient à cela suffi mes propres ailes, si mon esprit n’eut été frappé d’un éclair par lequel s’accomplit son désir.

48. À la haute imagination ici manqua le pouvoir [21] ; mais déjà, comme une roue mue également [22], tournait mon désir et le velle [23]

L’Amour qui meut le Soleil et les autres étoiles.