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LE PARADIS.

32. Ainsi pour moi se changèrent en de plus grandes fêtes [21] les fleurs et les étincelles, de sorte que je vis clairement les deux cours du ciel [22].

33. O splendeur de Dieu, par qui je vis le haut triomphe du royaume véritable, donne-moi la puissance de dire comment je le vis !

34. Une lumière est là-haut, qui rend visible le Créateur à cette créature qui dans sa vue seule trouve sa paix :

35. Elle s’étend en forme de cercle, autant qu’il faudrait pour que du soleil elle fût une trop large ceinture.

36. Elle tire tout son éclat d’un rayon réfléchi au sommet du Premier mobile, qui reçoit de là sa vie et sa vertu ;

37. Et ainsi qu’un coteau se mire dans l’eau qui baigne son pied, comme pour se voir orné de toutes les richesses des herbes et des fleurs,

38. Ainsi, au-dessus de la lumière, tout autour, je vis, sur plus de mille gradins, se mirer tous ceux de nous qui là-haut sont retournés :

39. Et si le dernier gradin recueille en soi tant de lumière, quelle doit être la largeur de cette rose dans ses extrêmes feuilles [23] ?

40. Ma vue ne se perdait ni dans l’ampleur ni dans la largeur, mais elle embrassait, selon tout ce qu’elle est [24], cette allégresse.