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CHANT VINGT-HUITIÈME.

23. « Une plus grande bonté veut que d’elle émane plus de bien [11] ; plus de bien contient un plus grand corps, si ses parties sont également parfaites :

24. « Donc celui-ci, qui emporte avec soi tout le haut univers, correspond au cercle qui le plus aime et le plus sait [12] ;

25. « Par quoi, si à la vertu tu appliques ta mesure, non à l’apparence des substances que tu vois disposées en cercle,

26. « Tu reconnaîtras une convenance merveilleuse, de plus à plus et de moins à moins, entre chaque ciel et son intelligence [13]. »

27. Comme clair et serein demeure l’hémisphère de l’air [14], quand Borée souffle de la joue où il est le plus doux [15],

28. Parce qu’il chasse et dissipe les nuées qui auparavant le troublaient, de sorte que le Ciel rit avec toutes les beautés qui forment son cortège ;

29. Ainsi devins-je après que ma Dame m’eut gratifié de sa claire réponse, et comme une étoile dans le ciel je vis le vrai.

30. Et lorsque ses paroles s’arrêtèrent, comme étincelle le fer bouillant, ainsi les cercles étincelèrent.

31. Leur embrasement se reproduisait en chaque étincelle [16], et tant elles étaient, que leur nombre en mille surpasse le doubler des échecs  [17].