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LE PARADIS.


CHANT VINGT-HUITIÈME


1. Après que la vie présente des misérables mortels eut justement repris celle qui emparadise mon âme,

2. Comme celui qui dans un miroir voit la flamme d’une torche allumée derrière lui, avant qu’elle se soit peinte dans l’œil ou dans la pensée,

3. Se retourne pour voir si le verre lui dit le vrai, et voit qu’il s’accorde avec lui comme la note avec le mètre [1] ;

4. Ainsi ma mémoire se rappelle ce que je fis, regardant les beaux yeux desquels l’amour fit le lacet pour me prendre :

5. Et quand, me retournant, les miens furent frappés par ce qui apparaît dans ce ciel, lorsque bien dans son cours on l’observe,

6. Je vis un point d’où rayonnait une lumière si brillante, que l’œil qu’elle illumine est contraint de se fermer, à cause de son vif éclat :