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LE PARADIS.

25. « Là est la rose en qui le Verbe divin se fait chair ; et là sont les lis à l’odeur desquels se discerne le bon chemin. »

26. Ainsi Béatrice : et moi, prompt à tous ses conseils, je ramenai au combat mes cils débiles [12].

27. Comme à un rayon de soleil traversant pur un nuage brisé, avaient vu jadis les fleurs d’une prairie mes yeux couverts d’ombres ;

28. Ainsi vis-je des foules de splendeurs fulgurées d’en haut par des rayons ardents, sans voir la source de ces éclairs.

29. Ô bénigne vertu qui ainsi les empreins [13], plus haut tu t’élevas pour que je pusse user là de mes yeux qui manquaient de puissance.

30. Le nom de la belle fleur [14] que toujours j’invoque et le matin et le soir, concentra toute mon âme dans la recherche du feu le plus grand.

31. Et lorsque mes deux yeux me révélèrent l’éclat et la grandeur de la vivante étoile, qui là-haut vainc comme ici-bas elle vainquit [15],

32. Par dedans le ciel descendit une flamme en forme de cercle, telle qu’une couronne, qui la ceignit tournant autour d’elle.