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CHANT VINGT-DEUXIÈME.

41. Ores, vers vous soupire dévotement mon âme, pour acquérir la force qu’exige le difficile passage qui à soi l’attire.

42. « Tu es si près du dernier salut [25], commença Béatrice, que claire et perçante doit être ta vue.

43. « Ainsi donc, avant que plus tu ne pénètres en lui, regarde en bas, et vois combien déjà du monde je t’ai fait laisser sous tes pieds ;

44. « De sorte qu’autant qu’il peut, joyeux se présente ton cœur à la troupe triomphante, qui vient pleine d’allégresse par cette voûte éthérée. »

45. Avec la vue je retournai par toutes les sept sphères, et je vis ce globe tel que je souris de sa chétive apparence ;

46. Et comme le meilleur j’approuve le jugement qui le rabaisse le plus ; et qui pense à un autre se peut appeler vraiment sage.

47. Je vis la fille de Latone en feu, sans cette ombre qui auparavant fut cause que je la crus rare et dense [26].

48. L’aspect de ton fils, Hypérion [27], là je supportai, et je vis comme autour et près de lui se meuvent Maïa et Dioné [28].

49. De là m’apparut Jupiter entre le père et le fils qu’il tempère [29] ; et de là me furent claires leurs variations de lieu :