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CHANT VINGT-UNIÈME.

16. Mais celle de qui j’attends le comment et le quand du parler et du taire reste silencieuse ; d’où je comprends que, malgré mon désir, bien ferai-je de ne point demander.

17. Par quoi elle, qui, en voyant celui qui voit tout, voyait ce que je taisais, me dit : « Satisfais ton ardent désir. »

18. Et je commençai : — Aucun mérite ne me rend digne de ta réponse ; mais, par celle qui me permet le demander,

19. Ame heureuse, qui te tiens cachée dans ta joie, apprends-moi la cause qui te fait t’approcher si près de moi ;

20. Et dis pourquoi se tait dans cette roue [10] la douce symphonie du Paradis, qui plus bas dans les autres si dévotement résonne.

21. « Tu as l’ouïe mortelle comme la vue, » me répondit-elle [11] ; « ici point l’on ne chante, par la même raison que Béatrice ne rayonne point.

22. « Par les degrés de l’échelle sainte tant j’ai descendu, seulement pour te fêter de mon dire et de la lumière qui me revêt.

23. « Plus d’amour point ne m’a fait plus prompte ; autant et plus d’amour au-dessus d’ici bouillonne, comme te le montre le flamboyer.