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CHANT CINQUIÈME.

15. — Nombreux sont ces gens qui vers nous se pressent, et pour te prier ils viennent, dit le Poète ; cependant va, et en allant, écoute.

16. « O âme, qui t’en vas à la joie, revêtue de ces membres avec lesquels tu es née, criaient-ils en venant, ralentis un peu tes pas.

17. « Regarde si jamais tu vis aucun de nous, de qui tu puisses porter des nouvelles. Ah ! pourquoi vas-tu ? pourquoi ne t’arrêtes-tu point ?

18. « Tous nous mourûmes de mort violente, et fûmes dans le péché jusqu’à la dernière heure : à ce moment, une lumière du ciel nous éclaira,

19. « De sorte que, repentants et pardonnés, nous sortîmes de la vie en paix avec Dieu, qui enflamme nos cœurs du désir de le voir. »

20. Et moi : — J’ai beau regarder vos visages, je n’en reconnais aucun ; mais si vous souhaitez chose que je puisse, esprits bien nés,

21. Parlez, et je le ferai, par cette paix qu’à la suite d’un tel Guide, je dois chercher de monde en monde.

22. Et l’un d’eux commença : « chacun de nous, sans que tu jures, avec confiance attend ton bienfait, pourvu seulement que le pouvoir ne manque pas au vouloir :