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LE PARADIS.

24. « Un homme, disais-tu, naît sur les rives de l’Indus, et là personne qui parle du Christ, qui en lise, qui en écrive rien :

25. « Et toutes ses volontés, tous ses actes sont bons, autant que voit la raison humaine, sans péché dans la vie, ni dans les discours.

26. « Il meurt non baptisé et dénué de la foi : où est cette justice qui le condamne ? où est sa coulpe s’il ne croit pas ?

27. « Ores, qui es-tu, toi qui veux t’asseoir sur le siège pour juger à la distance de mille milles, avec une vue à peine d’un empan ?

28. « Certes, pour celui même qui avec moi devient plus pénétrant [15], si l’Écriture n’était au-dessus de vous, il y aurait à douter merveilleusement.

29. « O terrestres animaux, ô esprits grossiers, la première volonté qui par soi est bonne, de soi, qui est le souverain bien, ne s’éloigna jamais.

30. « Est juste tout ce qui lui est conforme : nul bien créé ne l’attire à soi ; mais, rayonnant, elle le produit. »

31. Comme au-dessus du nid tourne la cigogne, après qu’elle a donné la pâture à ses petits, et comme celui qui est repu la regarde ;