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LE PURGATOIRE.

7. Que pouvais-je répondre, sinon : je viens ? Je le dis, le visage légèrement couvert de cette couleur qui quelquefois rend l’homme digne de pardon.

8. Cependant, traversant la côte, venaient un peu devant nous des gens qui chantaient Miserere [2], verset à verset.

9. Lorsqu’ils s’aperçurent que mon corps ne laissait point passer les rayons, leur chant se changea en un O long et rauque.

10. Et deux d’entre eux, en forme de messagers, accoururent vers nous, et nous dirent : « Instruisez-nous de votre condition. »

11. Et mon Maître : — Vous pouvez retourner, et rapporter à ceux qui vous ont envoyés, que le corps de celui-ci est de vraie chair.

12. Si pour voir son ombre ils se sont arrêtés, comme je me l’imagine, pleinement il leur est répondu. Qu’ils lui fassent honneur ; il se peut que cela leur soit de profit.

13. Je ne vis jamais, au commencement de la nuit, de vapeurs enflammées fendre l’air serein, ni le soleil à son déclin, les nuées d’août,

14. Aussi vite que ceux-ci remontèrent et, arrivés là, avec les autres ils revinrent à nous, tels qu’une troupe qui court sans frein.