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CHANT DIX-NEUVIÈME.

CHANT DIX-NEUVIÈME


1. Devant moi paraissait, les ailes ouvertes, la belle image qui, dans le doux jouir, rendait joyeuses les âmes entrelacées [1].

2. Chacune d’elles semblait un rubis qu’embrasait un rayon de soleil si ardent, qu’il le réfléchissait dans mes yeux.

3. Et ce que j’ai maintenant à retracer, jamais voix ne l’imprima, ni encre ne l’écrivit, et jamais imagination ne se le représenta,

4. Je vis et j’entendis aussi parler le bec, et dans la voix sonner je et moi, tandis que dans le concept était nous et nôtre [2] ;

5. Et il commença : « Parce que je fus juste et pieux, je suis ici exalté dans cette gloire, qui ne se laisse vaincre par aucun désir :

6. « Et sur la terre je laissai de moi une mémoire telle que les méchants la louent mais ne suivent pas l’exemple. »