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CHANT DIX-HUITIÈME.


CHANT DIX-HUITIÈME


1. Déjà de son verbe [1] jouissait seul cet esprit bienheureux, et je goûtais le mien, tempérant le doux avec l’acerbe :

2. Et cette Dame, qui à Dieu me conduisait, dit : « Change de penser ; pense que je suis près de celui qui allège toute injure. »

3. Je me retournai à l’affectueuse voix de mon Réconfort  [2], et quel amour je vis alors dans les yeux saints, à l’exprimer je renonce,

4. Non-seulement parce que de mon parler je me défie, mais parce que tant sur soi ne peut revenir la mémoire, si un autre ne la guide [3].

5. De cela seulement puis-je dire que, la regardant, à rien de plus n’aspirait mon âme.

6. Tandis que le plaisir éternel [4] qui rayonnait directement en Béatrice, me rassasiait, réfléchi par son beau visage,