Page:Dante - La Divine Comédie, traduction Lamennais volume 2, Didier, 1863.djvu/372

Cette page a été validée par deux contributeurs.
360
LE PARADIS.

23. « Leur cire [23] et ce qui la modèle [24] ne sont pas toujours uniformes ; ce pourquoi au-dessous le signe idéal [25] plus ou moins reluit à travers :

24. « D’où il advient que, dans la même espèce, les arbres portent un fruit meilleur ou pire, et que vous naissez avec des génies divers.

25. « Si la cire était parfaitement disposée, et que le ciel fût dans sa plus haute vertu, la lumière du sceau paraîtrait tout entière ;

26. « Mais toujours amoindrie la rend la nature, opérant comme l’artiste qui a l’habitude de l’art et une main qui tremble.

27. « Si au contraire, avec son ardent amour et sa claire vue, la première vertu dispose et empreint, toute perfection alors s’acquiert [26].

28. « Ainsi jadis la terre fut faite apte à toute la perfection animale [27] ; ainsi conçut la Vierge.

29. « De sorte que je loue ton opinion, que l’humaine nature ne fut ni ne sera jamais telle qu’elle fut en ces deux personnes.

30. « Si plus avant je n’allais pas : — Comment donc, dirais-tu, celui-là [28] fut-il sans pair ?

31. « Mais, pour que clair devienne ce qui ne l’est pas, pense qui il était, et la cause qui le mut à demander, lorsqu’il lui fut dit : Demande !