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CHANT QUATRIÈME.

24. De manière que tous deux aient un seul horizon et divers hémisphères ; tu verras comment il faut que la route où Phaéton sut mal guider son char,

25. D’un côté vienne ici quand là elle va par l’autre, si d’une vue claire regarde ton esprit [11].

26. — Certes, mon Maître, dis-je, jamais rien ne vis-je aussi clairement que je discerne ce qui semblait au-dessus de mon intelligence ;

27. Que le cercle qui divise en son milieu le mouvement de la sphère supérieure qu’un des arts [12] appelle Équateur, et qui toujours reste immobile entre l’été et l’hiver,

28. Par la raison que tu dis, s’éloigne d’ici vers le septentrion, tandis que les Hébreux le voient vers la région chaude.

29. Mais, s’il te plaît, volontiers saurais-je combien nous avons à aller, car le mont s’élève plus que ne peuvent s’élever mes yeux.

30. Et lui à moi : — Telle est cette montagne, que toujours au commencement, en bas, elle est rude ; mais plus on monte, moindre est la peine.

31. Quand donc elle te paraîtra si aisée, que tu monteras aussi légèrement qu’en bateau l’on descend le courant,

32. Alors tu seras au bout de ce sentier : attends là le repos de ta fatigue. Plus ne réponds : cela je le sais vrai.