Page:Dante - La Divine Comédie, traduction Lamennais volume 2, Didier, 1863.djvu/357

Cette page a été validée par deux contributeurs.
345
CHANT ONZIÈME.

32. « Après que la gent pauvre se fut accrue derrière celui-ci, dont la vie admirable mieux se chanterait dans la gloire du ciel,

33. « D’une seconde couronne l’esprit éternel ceignit par Honorius la sainte volonté de cet Archimandrite [23],

34. « Et lorsque, par la soif du martyre, en présence du Soudan superbe il prêcha le Christ, lui et les autres qui le suivirent ;

35. « Et parce qu’il trouva le peuple trop dur à conversion, et afin de ne pas inutilement s’arrêter là, il revint pour faire fructifier l’herbe Italique.

36. « Sur un âpre rocher entre le Tibre et l’Arno [24], il reçut du Christ le dernier sceau [25], que deux ans ses membres portèrent.

37. « Lorsqu’il plut à celui qui le choisit pour tant de bien, de l’élever à la récompense qu’il mérita en se faisant petit,

38. « A ses frères, comme à de justes héritiers, il recommanda sa Dame si chère, et ordonna qu’ils l’aimassent fidèlement ;

39. « Et de son sein [26] voulut prendre son vol la noble âme en retournant dans son royaume, et pour son corps point ne voulut d’autre bière [27].