Page:Dante - La Divine Comédie, traduction Lamennais volume 2, Didier, 1863.djvu/339

Cette page a été validée par deux contributeurs.
327
CHANT NEUVIÈME.

24. Comme ici [17], d’allégresse, riant devient le visage, ainsi [18] là-haut resplendissant ; mais en bas [19], l’ombre au dehors s’assombrit, selon que l’âme est triste.

25. — Dieu voit tout, et ta vue plonge en lui, dis-je, esprit heureux, de sorte qu’aucune de ses volontés ne peut t’être obscure.

26. Pourquoi donc ta voix qui, toujours mêlée au chant de ces feux [20] pieux, qui de six ailes se font une cellule, ravit le ciel,

27. Ne satisfait-elle pas mes désirs ? Je n’attendrais point ta demande, si je pénétrais en toi comme tu pénètres en moi.

28. « La plus grande vallée [21], » commença-t-il alors, « où s’épandent les eaux, hors cette mer qui entoure la terre,

29. « Entre les rivages discordants [22] contre le Soleil tant s’en va, qu’elle fait le Méridien de ce qui auparavant était l’horizon.

30. « De cette vallée je fus riverain entre l’Èbre et la Magra, dont le cours borné sépare le Génovésan de la Toscane.

31. « Au même couchant, presque, et au même levant [23] sont situées Bougie et la ville d’où je fus [24], qui du sang des siens jadis attiédit son port.