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LE PARADIS.

24. « Ce qui dérive immédiatement d’elle est entièrement libre, parce qu’il n’est point assujetti à la puissance des choses nouvelles [6].

25. « Il lui est plus conforme, et ainsi plus lui plaît, l’ardeur sainte [7], dont les rayons pénètrent tout être, étant plus vive en celui qui plus lui ressemble.

26. « Tous ces avantages, les possède l’humaine créature, et si un manque, elle déchoit de sa noblesse.

27. « Serve la fait le péché seul, et la rend dissemblable au souverain Bien, parce que de sa lumière peu elle s’illumine ;

28. « Et dans sa dignité jamais elle ne remonte, si, par de justes peines opposées au mauvais plaisir, elle ne remplit le vide creusé par la faute.

29. « Quand votre nature tout entière pécha dans sa semence, de ces privilèges elle fut privée, comme du Paradis ;

30. « Et, si bien tu y regardes, elle ne pouvait les recouvrer que par l’une de ces voies [8] :

31. « Ou que Dieu, par sa largesse, lui remit sa dette, ou que l’homme par lui-même satisfît pour sa folie.

32. « Maintenant, attentif autant que tu le peux à mes paroles, plonge ton regard dans l’abime de l’éternel conseil.