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LE PARADIS.


CHANT TROISIÈME


1. Ce Soleil [1] qui d’amour jadis m’embrasa la poitrine, m’avait, en prouvant et en réfutant, découvert de la belle vérité les doux traits ;

2. Et moi, pour me confesser désabusé et convaincu, aussi haut qu’il convenait pour parler je levai la tête.

3. Mais apparut un objet qui attira mes regards, et les fixa tellement que de ma confession il ne me souvint plus.

4. Telle qu’à travers des verres transparents et polis, ou des eaux limpides et tranquilles, non si profondes que le fond ne s’aperçoive pas,

5. De notre visage l’image revient si faible, que moins fortement ne vient pas frapper nos pupilles une perle sur un front blanc ;

6. Telles vis-je plusieurs faces se préparant à parler ; d’où je tombai dans l’erreur contraire à celle qui alluma l’amour entre l’homme et la fontaine [2].