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LE PARADIS.

33. « Prends trois miroirs ; places-en deux a une égale distance de toi, et qu’entre ceux-ci, mais plus loin, tes yeux rencontrent l’autre :

34. « Tourné vers eux, fais que derrière toi soit une lumière qui éclaire les trois miroirs, et revienne à toi réfléchie par tous :

35. « Bien que le miroir le plus éloigné ne te renvoie pas autant de lumière, tu le verras, comme cela doit être, resplendir également.

36. « Maintenant comme, frappée par de chauds rayons, la matière de la neige demeure privée de la couleur et du froid primitifs ;

37. « Ainsi demeuré dans ton entendement, je veux t’informer [13] d’une lumière si vive, qu’elle te paraîtra scintillante d’éclat.

38. « Au dedans du ciel et de la divine paix  [14], tourne un corps [15], dans la vertu duquel gît l’être de tout ce qu’il contient.

39. « Le ciel suivant [16], où se voient tant d’étoiles, distribue cet être entre diverses essences distinctes de lui, et contenues en lui.

40. « Les autres cieux [17] disposent pour leurs fins, et comme de semences, des vertus distinctes, par des différences variées qu’ils ont en soi.